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Un peu de recherche

Dans le sillage de ma thèse, mes recherches ont notamment porté sur la définition et les usages de la propriété intellectuelle à l’époque contemporaine, qui permettent d’appréhender les pratiques, les normes et les valeurs relatives à l’innovation. Afin de confronter différents régimes de novation, mes travaux se sont ouverts, dans une perspective souvent comparatiste, à différents types de droits – le droit d’auteur, la propriété scientifique voire, très récemment, les dessins et modèles. Ces travaux ont abouti à la publication d’un ouvrage de synthèse (mais bien de recherche) en août 2022 aux éditions La Découverte dans la collection Repères.

Cette ouverture m’a conduit à m’intéresser à l’histoire de la valorisation de la recherche grâce à un projet que ma délégation à l’Institut universitaire de France (2012-2017) a facilité. Il s’agissait de s’intéresser aux formes d’appropriation de l’activité scientifique à travers l’histoire de la propriété scientifique des débuts du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Ce travail permet aussi de fournir une base de réflexion sur l’économie politique de la science, articulant économie matérielle et économie symbolique. Ce projet m’a permis de soutenir une habilitation à diriger des recherches en 2017 dont le mémoire inédit a été publié en 2020 sous le titre Posséder la science. La propriété scientifique au temps du capitalisme industriel aux éditions de l’EHESS.

Dans le prolongement de ce projet, j’ai été amené à m’intéresser aux formes de l’entrepreneuriat académique. Polymorphe, cette notion renvoie, tantôt aux investissements matériels et symboliques des scientifiques dans leur propre champ, tantôt aux liens que ces derniers entretiennent avec le monde économique. Les rares études historiques actuellement disponibles suggèrent que la figure de « l’entrepreneur académique » existe au moins depuis le début du XIXe siècle. Une meilleure prise en compte d’une histoire longue et comparée de l’entrepreneuriat académique permet de reconsidérer certaines études contemporaines, qui constituent parfois les attendus – ou les modes de rationalisation ex post – des politiques actuelles de la recherche. Ce projet a ainsi donné lieu à diverses publications internationales et notamment la co-direction d’un numéro spécial des revues Management and Organizational History et History & Technology.

Tous ces travaux participent d’une réflexion plus large sur l’histoire économique ainsi que d’une démarche interdisciplinaire et épistémologique initiée en 2005 par la co-organisation d’un séminaire intitulé « Quelques questions d’histoire » poursuivi ensuite sous la forme d’un enseignement de master.