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Législatives 2024 : enseignements et commentaires

lundi 8 juillet 2024, par GGB

Enseignements

1. Une large majorité de Françaises et de Français ne veulent pas du Rassemblement national malgré sa percée qui lui permet d’être le premier parti représenté à l’Assemblée nationale. Deux tiers des Français ont voté contre lui ;

1 bis. Pour rappel, au premier tour des législatives, l’extrême-droite réunissait 34% des voix, la droite 10%, Ensemble 20% et la gauche 30%.

2. L’arrivée en tête de la coalition de gauche lui donne un pouvoir d’initiative mais ne lui permet pas de trouver une majorité pour appliquer pleinement son programme voire pour construire un budget ;

3. Le parti présidentiel est minoritaire même s’il amortit sa défaite grâce aux désistements ;

4. Le fonctionnement du régime se "parlementarise" de facto. Le président de la République se voit limité à ses seules prérogatives institutionnelles.

Commentaires

1. Il est heureux qu’une majorité relative ne permette pas d’avoir les pleins pouvoirs, surtout quand ces derniers risquent de dénaturer la République. D’ailleurs, dans une véritable démocratie, aucun parti, même avec une majorité absolue, ne devrait jamais avoir les pleins pouvoirs.

2. Rien ne garantit que le président de la République n’appelle la gauche à Matignon. D’Emmanuel Macron, il faut s’attendre à tout. Cependant, si tel était le cas, il serait paradoxal que la gauche veuille gouverner comme les gouvernements d’Emmanuel Macron, à coup de 49.3.

3. En fait, contrairement à l’objectif affiché d’Emmanuel Macron, il n’y a pas de clarification. Du fait de l’absence de majorité absolue, le choix reste le même : mettre en place une logique de coalition ou utiliser les désormais vieilles ficelles de la Ve République.

3bis. Il est désespérant de voir le naturel reprendre le dessus alors que nous venons de frôler la catastrophe. Tout le monde refuse une logique de coalition mais personne n’a réussi à décrocher une majorité claire !

3 bis. Il est donc temps de proposer au référendum une réforme institutionnelle d’ampleur avec 1°) la limitation voire la fin du 49.3, 2°) la réforme de la motion de censure (exigence d’une majorité alternative), 3°) la réforme du mode de scrutin (introduction de la proportionnelle).

4. Cela ne va pas faire de mal de voir le président de la République contenu dans un rôle purement institutionnel. Je pense d’ailleurs que c’est l’un des résultats heureux de cette élection.