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Les inégalités entre regroupements universitaires

Un regard visuel à partir de sources incertaines

lundi 19 janvier 2015, par GGB

Un collègue m’a signalé cette carte des regroupements universitaires publiée sur le site de la Conférence des présidents d’université et élaborée par l’AEF.

L’article de la CPU est bizarrement intitulé « 25 grands ensembles pour viser l’excellence ». Faut-il y voir un retour en grâce des conceptions urbanistiques des « Trente glorieuses » ? Nostalgie ou mauvais pressentiment ?

Quoi qu’il en soit, cette carte permet de comparer ces grands ensembles et, plus précisément, le nombre d’étudiants par personnel d’enseignement et de recherche, d’une part, et le nombre d’étudiants par personnel administratif de l’autre. J’ai synthétisé cela sous la forme d’un graphique (en simplifiant les intitulés, parfois longs, de ces regroupements). Certaines données étant manquantes pour Paris-Saclay et PSL, je ne les ai pas fait apparaître. Je joins à ce billet le fichier qui m’a permis de faire ce graphique.

Quelques commentaires. Les regroupements bien pourvus sont en bas à gauche du graphique. Les moins bien pourvus sont en haut à droite. En moyenne, on a 15 étudiants par enseignant et 19 par personnel administratif. La situation de Paris Lumières est assez frappante. Sans doute faut-il faire le lien avec le fait que ce regroupement est constitué de deux universités de sciences humaines et sociales !
Quant à la COMUE Lille Nord de France, elle apparaît largement sous-dotée en personnels administratifs. Il faudrait recruter près de 1600 agents techniques et administratifs pour être sur la droite de régression, plus de 3000 pour être dans la moyenne ! Pour les personnels enseignants, il faudrait plus de 2000 recrutements pour être dans la moyenne ! Bref, dans la course à l’excellence, tout le monde ne part pas avec les mêmes chances. Encore faut-il espérer que l’ "effet Saint Matthieu" ne se retourne pas contre ceux qui n’ont pas grand-chose [1]

Bien sûr des données plus fines (et plus fiables) permettront sans doute de corriger ce premier constat. Mais, au moins, le débat est (re)lancé !


Modifications le 19-01-2015 à 18h30 : corrections typographiques


[1En fait, ce que je dis tient du voeu pieux car Merton a précisément montré que l’effet Saint Matthieu tendait à rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres.